•     Le père MIGNARD est un grand chasseur devant l'Eternel  , aucune bête ne trouve grâce a ses yeux , il voit , il tire ,il tue .
        Rarement deux cartouches , d'ailleurs pour ne pas avoir la tentation de "doubler" comme font les chasseurs maladroits , il n'a qu'un fusil a un coup . Un long canon qui pique bien comme on dit dans le jargon des chasseurs. Il regarde avec dédain tous les nemrods venus de la ville avec leurs fusils modernes a canons superposés et summum de la connerie , avec un chargeur !
        Pauvres nuls , dont la morgue s'éteins bien vite , quand il faut tirer . Ces gens là sont les meilleurs clients des armuriers car ils pensent que la puissance de feu va pallier leur maladresse à la manière des chasseurs ailés américains , pendant la deuxième guerre mondiale , alors que leurs homologues anglais , français ou allemands , se contentaient d'une courte rafale . Ce n'est pas un avion en face d'eux mais une pauvre bête qui , si elle n'est pas cardiaque ,franchira la ligne de tir sans dommages .

      Mais aujourd'hui le père Mignard , a trouvé une coulée dans les broussailles au dessus de la Fontaine du bois d'En-haut . Il est seul comme d'habitude . Mais il a entendu les tirs d'autres paysans dans la plaine voisine . Cette coulée ne ressemble pas a celles habituelles des daims ou des cerfs . Son instinct de chasseur comprend vite , la bête noir .Un de ces sangliers , fouisseurs , fonceurs , une bête a son niveau , un animal digne de lui . Presque a arme égale . Il sait qu'il n'aura pas droit a l'erreur . Ou il la tuera au premier coup ou elle le culbutera . Un sanglier , fils du démon , ne fuit pas s'il est acculé , il fonce sur le chasseur .
        Avec mille précautions , il avance dans la coulé , il a introduit dans le canon de l'arme un balle , pas les grosses chevrotines , non une balle . A mesure qu'il avance , il entend des petits cris qui lui apprennent qu'une laie est là avec ses petits . Il biaise sur la droite , se met contre le vent  et débouche dans la clairière .
        La bête aussi l'a entendu , mais dos au muret de la vielle fontaine , elle ne peut plus fuir , elle fait face ...... un long silence , l'homme et la bête se regardent . Il a levé son fusil et cherche dans sa ligne de mire l'endroit exact ou sa balle doit frapper ......trop tard elle fonce en hurlant , la balle partit trop vite lui érafle seulement le dos .....il sent la défense lui pénétrer dans la cuisse , il chute ..... la bête se retourne et va charger a nouveau . Entendant des chiens arrivé , elle fuit avec ses petits , traverse la mare et fonce dans les broussaille épineuses ...... les chiens ne suivrons pas .
        Quand les autres l'ont trouvé , il avait perdu beaucoup de sang , sur un civière faite avec des branches et des ceintures , ils l'ont transporté jusqu'au centre médical et les enfants ont applaudi l'hélicoptère du Samu qui l'emmenait vers l'hôpital .

        Cela se passait il y a quelques années , il n'est pas mort , il boite un peu mais chasse toujours .

        Aujourd'hui il lui semble que la même scène va se reproduire , elle est là devant lui , ils se regardent intensément , la touffe de poil n'a jamais repoussée ou la balle est passée .......
        Il se dit qu'elle va foncer et .... elle , pense qu'il va tirer . Si elle parlait elle lui dirait peu-être " monsieur le chasseur tirez le premier " .... mais le silence devient insoutenable , ils sont figés l'un devant l'autre .
        Et puis lentement il baisse le canon du fusil , jette l'arme sur le coté . Elle grogne légèrement s'avance lentement vers lui , le regarde une dernière fois et descend vers la Fontaine en grognant doucement .....et disparaît vers le haut de la Garenne .
      
        Chez le père Mignard dans la salle-a-manger , au mur un beau fusil a un coup , avec un peu de poussière dessus . En dessous la photo récente d'un superbe sanglier avec une petite touffe de poil en moins sur le dos .
      
        Sur la table un superbe appareil photo .


  •      Au deuxième virage après la bergerie d'en Haut , j'aperçoit la grande bâtisse qui doit me servir de P.C pour une vaste recherche dans ces espaces les plus arides du pays , les Causses .
    Pour commencer il me faut joindre le curé du village qui a alerter Gérard , mon patron , sur des disparitions inquiétantes de paroissiens , selon lui . Je n'ai pas compris pourquoi cette enquête n'a pas été confiée a la Gendarmerie Locale . Il parait que l'adjudant-chef qui commande cette petite unité ne croit pas du tout a de véritables disparitions . Tous les disparus avaient de bonnes raisons de quitter momentanément leur maison . Déjà ils sont tous retraités ou retraitées ,sans aucune activité dans le village . Donc ils ne manquent a personne !
        Le curé est un gaillard de grande stature , a la poignée de main franche , ancien aumônier d'un commando de la Marine .
    - salut , c'est toi Jimmy le Para ?
    - bonjour , oui .....mon.... Père ....
    - Bon Jimmy on se dit tu , tu m'appelle Robert ou mieux  Bob ......entre paras pas de soucis .
    - merci ,explique moi ce qui se passe et ce qui t'inquiète ...
    - ton Boss t'as déjà expliqué les raisons de ne pas y croire pour les gendarmes . Bizarrement , le courrier est retiré de nuit , le facteur m'a indiqué qu'il ne trouvait aucune trace des lettres qu'ils déposaient......... pourtant les volets restes fermés , aucune lumière , aucun bruit .....
       
        En retournant vers le fameux P.C , un attroupement me dit que mes deux adjointes sont arrivées . Tous les mâles du village sont là , depuis le benêt qui tire la langue jusqu'au bedeau qui fait semblant d'être offusqué devant le spectacle de mes deux souris en train d'extraire du coffre de la Lotus leur bagages , derrières en l'air dans leurs shorts ultra-courts . C'est vrai que le spectacles de ces petites fesses a de quoi chambouler un eunuque .
    - beau gibier me dit Bob qui arrive derrière moi !
    - je croyais que les curés faisait voeux de chasteté......
    - regarder n'est pas péché mon fils..... ce sont tes terreurs , un peu juste pour la castagne , un beau cul mais en cas de bagarre ce sera léger ....
    - tu as tout faux , elles sont plus dangereuses qu'un naja !
        Pris de fou-rire , devant mon affirmation , Bob n'a pas vu Sophie se rapprocher et n'as pas compris comment il se retrouve au sol , bras tordu entre les cuisses de la belle ......qui le relève en riant .....
    - permettez-moi de me présenter , Sophie de la Roche !
    - Sophie je te présente le père Robert , curé de la paroisse ....
    - pardon mon Père , je suis rouge de honte dit Sophie dans un grand éclat de rire .....
    - les deux sont pareilles interroge Bob ......
    - moi je suis pire hurle Mélanie...... pliée en deux par le rire !
    - Bob , cette vipère c'est Mélanie de Ponpetit , ancien capitaine et barbouze.........elles me sidèrent toutes les deux par leur vitalité ! Sophie était Lieutenant et aussi dans les Services Secrets ......
    - Service Action ?
    - ha , ha , l'ancien Commando marine se souviens .......non mais elles en étaient très proches .....
        Après le dîner du soir pris en commun au presbytère, je fixe le début des recherches au lendemain matin après avoir fait connaissance de "Marbout " un vieux berger sec comme une trique qui "connaît" le causse . Il ne sait pas d'où lui viens ce nom , ce surnom , mais comme il dit souvent "mare ,bou diou" ....Marbout doit venir de là .

        Le jour n'est pas encore levé sur le village mais le haut de la serre , la montagne en Cevennes , s'allume sous les rayons de l'astre du jour . Déjà les bergers s'affairent autour du troupeau , les chiens canalisent les moutons vers les pâturages du plateau , par les drailles ancestrales ....
        Nous , nous grimpons vers l'autre plateau , fait de pierrailles , de chênes verts rabougris qui ont du mérite a pousser là , dans ce désert ou le minéral fait la loi . Le soleil qui commence a l'effleurer provoque un choc thermique qui fait éclater les pierres . Dans une heure ce sera l'enfer et chacun de nous le sait et s'apprête a souffrir . J'avais penser a une recherche de nuit mais Marbout m'en a dissuader " Tu vas tuer tes souris et nous avec dans un de ces trous sans fond qui foisonnent dans cette saloperie de causse " .
        Au bout de trois heures, nous n'avons trouvé aucune trace de vie humaine ou même d'un simple cheminement .
    Les jambes sont lourdes , il n'y a que mes gazelles qui semblent encore a l'aise . De grands chapeaux ramenés du VietNam les abritent bien du soleil et les font ressembler a des paysannes des rizières . En moi-même je me dis que ce doit être ce qu'elles ont de plus lourds sur elles , après les rangers .
        Je donne le signal d'une pause bien méritée . Quand elles passent devant moi , au lent mouvement de leur poitrine sous la combinaison je me dit qu'elle n'ont pas de soutien-gorge ..... Confirmation par la belle Mélanie qui descend la fermeture éclair pour aérer ses seins . Sophie en riant déclare qu'elles n'ont même pas de culotte . Mais d'une poche de sa combi elle tire une petite glace et un tube de rouge a lèvres. Incroyable ces sauterelles !
        Deux ou trois pierres éclatent a deux pas . Pas naturel . Pas de coup de feu entendu mais ....encore un éclatement .
    Mes pucelles sont inquiètes et se plaquent au sol . Une vipère fuit . Une autre se tord sur le sol sans doute touchée
    par un éclat de roche .
        Ces éclatements se produisent devant notre axe de progression . Coups de feu ? Interdiction d'aller plus loin ?
    Peut-être piquée par une bête , une silhouette se dresse , après un cri de douleur , fuit , un arme a la main .
        Sans attendre mes ordres , Sophie et Mélanie jaillissent vers l'intrus . L' Homme se retourne , vise Mélanie , mais le petit disque d'acier lancé par Sophie lui tranche la gorge . J'aurais voulu le capturer , trop tard il est mort .
        Sa carabine .... une Berreta avec lunette et silencieux , lui ne cherchait pas a tuer mais a faire peur . Mais Sophie a cru Mélanie en danger de mort et plus rapide que le naja ,elle a frapper .
        Je n'arrive pas a comprendre comment cette fille peut rester aussi calme devant le cadavre , comme si son geste n'avait tuer qu'un lapin . Bob arrive ,fait un signe de croix , en marmonnant des paroles en latin ,incompréhensibles pour moi.
        Marbout regarde le mort et s'exclame......Racaille ,c'est le neveu d'un marchand de biens de Valleraugues , installé depuis peu !
    - oui ,continue Bob , il faisait partie d'une petite bande de blousons dorés qui sèment la terreur dans la région .....mais bizarrement , toutes les plainte contre eux ont été classées .
        Un bruit de moteur a échappement libre, claque a deux cents mètres de nous et un quad fuit vers l'horizon . Cela confirme , aux dires de Marbout , l'implication de la fameuse bande . Froidement , Sophie a récupéré son disque sur le cadavre encore chaud , l'a essuyé soigneusement pour le remettre dans la petite poche de cuir sous son poignet gauche .
    - merci ma belle dit Mélanie qui n'oublie pas de lui peloter un sein au passage .....ce qui amène un sourire de satisfaction de Sophie .
    - seraient pas un peu ......me demande Bob !
    - si bien sûr , tu sais le "a voile et a vapeur" c'est pas seulement masculin
    - les voies du seigneur ne sont pas impénétrables s'exclame Mélanie en regardant Bob avec un sourire ravageur et une petite langue qui pointe entre ses lèvres .

        Retour au village , patron avisé , hélico de la gendarmerie , corbillard moderne , ébullition dans le village . Le reste de la bande promet de faire la peau a mes deux souris . Mais sur un ordre venant de Paris , une compagnie de CRS débarquent dans le village , l'arrestation du nouveau meneur  va vite calmer les petits loubards .
        L'ordre de Gérard , mon patron , est net " Tu armes tes gazelles , tu continue , le Préfet a des ordres , aucune crainte , tu es couvert " ......les filles sont folles de joie comme a chaque fois ou elle sentent le baston proche .
        Surprise , Bob et Marbout arrivent armés au P.C !
    - hé Bob , il n'y a pas un commandement dans ta religion qui dit " tu ne tueras point " .....
    - oui mais on peut le traduire par " Tu ne tueras pas les  braves gens " ....... les malfaisants , pas pareil !
        Bon n'insistons pas .
           
        Les recherches reprennent mais nous sommes sur nos gardes et personne ne refuse les gilets pare-balle . Du beau matériel envoyé par Gérard , léger mais efficace a cent pour cent a plus de cinq mètres . Comme je le  craignais nos deux souris les portent sur des petits débardeurs qui laissent voir leurs seins nus au moindre mouvement . Je ne peux m'empêcher de rire , ces gamines sont incorrigibles .
        Subitement le long d'une vieille draille , une chaussure de femme ....de vieille femme .......d'une de retraitées disparues ? Marbout grommelle - pas pu venir jusqu'ici toute seule ....... en suivant la draille nouvelles traces de passage d'un ou plusieurs individus .
        C'est encore Marbout qui part ,nez au vent comme un chien de chasse , et brutalement se planque derrière un rocher en nous faisant signe d'en faire autant . Le bruit d'un gros moteur montant de la vallée semble venir vers nous . Comme une grosse voiture sur chenille apparaît . Des individus en combinaison noire sautent du véhicule .
        Marbout qui m'a rejoint me chuchote " ils sont rentré dans la caverne des Pestiférés " .
        Il m'explique que cette immense caverne qui courre sous le Causse a été appelée ainsi pour avoir abrité les cévenols qui fuyaient la peste au moyen-âge et même encore après la Renaissance . En fait les pestiférés étaient dehors.... pas a l'intérieur !
        Un , deux , trois , une dizaine de véhicules déchargent des hommes et des marchandises ou des vivres mais le nombre de colis est impressionnant . Tant d'hommes en armes dans ce désert , c'est a peine croyable et a voir leur allure ,c'est du style commando .
        Mes souris me regardent d'un air consterné car elles ont déjà compris que ce n'est pas pour nous . Elles n'aurons pas leur dose de baston .....zut ,elles sont capables de déprimer ....
        Pas longtemps , un ordre bref  " jetez vos armes mains en l'air " quatre des cavernicoles nous menacent de leurs armes ....et je me dis dans un éclair qu'ils sont bien imprudents ......si peu .....comme dans une sorte de fulgurance , trois éclairs de métal s'enfoncent dans la gorge de trois des assaillants qui s'écroulent les yeux exorbités . La vitesse d'exécution de Sophie est stupéfiante . Celle de Mélanie ne l'est pas moins , Lucky Luke est un débutant a coté d'elle , avant qu'il ai rejoint le sol nous avons pu voir un petit trou rougeâtre entre les deux yeux du quatrième .Bob en reste bouche bée !
       
        Malgré la vaillance de ma troupe je sens qu'il faut fuir avant l'intervention en nombre des commandos . 

        Avec soulagement je ramène mon groupe intact au PC dans le village . Mais nous allons aller de surprise en surprise . Les petits blousons dorés qui , il y a encore peu , semaient la terreur dans les villages isolés , ont été retrouvés morts , pas tués , pas supprimés avec violence , non , simplement morts sans raison apparente .
        Le résultat des autopsies est banale , aucun poison , rien de particulier .....le coeur s'est arrêté de battre tout simplement . Un grand professeur spécialisé dans les décès inexpliqués est descendu de Paris .... en vain .  Ainsi cinq gaillards en pleine forme sont morts , en même temps et sans raison .
        C'est Mélanie qui va la trouver la raison . " Cherchez donc du coté des tympans " demande-t-elle au médecin légiste ....et là bingo - ils ont tous les tympans crevés ! Ce n'est pas le cri qui tue comme veulent bien le faire croire certains karatékas ,mais sans doute un son particulier émis par un appareil .....un son fait pour tuer .
        Et là ....personne ne rigole plus ! Dans l'heure qui suit tout le village et les militaires appelés en renfort sont équipés de boules "quies".....les pharmacies de la région sont dévalisées !
        Ayant compris que le danger se trouvait dans la Caverne des Pestiférés , les militaires avec en tête les gens du GIGN , l'ont attaqué , sont rentré , ont tué ou fait prisonnier les commandos noirs ....
        En moins de deux heures tout était terminé . Et les gendarmes du GIGN découvraient l'incroyable !
        Tous les retraités enlevés  étaient là , sur des sortes de lits , leurs corps reliés par des fils et conduits divers a des blocs chirurgicaux . Les médecins appelés en renfort sont formels , ils sont morts , le corps ( sauf le cerveau ) maintenu dans une sorte de vie artificielle et dont les machines semblent soustraire diverses substances tout en le réalimentant pour continuer a le faire produire .
        C'est incroyable et le fou monstrueux qui commandait cette "usine" diabolique n'était autre que le patron d'un grand laboratoire pharmaceutique spécialisé dans la gériatrie .Il ne s'est pas laissé capturé et il a trouvé le temps de détruire un énorme ordinateur et s'est suicidé ensuite......
        Je regarde Mélanie et Sophie , nous avons participé a l'assaut , mes deux vipères , tueuses de sang froid sont blêmes , Sophie est prise de tremblements , comme mon patron qui vient d'arriver en hélicoptère avec le Ministre de l'Intérieur .
    - Rien a la presse s'exclame-t-il , il ne faut pas qu'on découvre cette horreur ......et qu'on fasse un parallèle avec certaines recherches de notre industrie pharmaceutique !
    - ne faudrait-il pas Monsieur le Ministre , qu'au contraire on alerte , la population sur les dangers de ces laboratoires ?
    - vous êtes "Jimmy " le para , que mes services connaissent bien et apprécient , mais Jimmy .....c'est NON !
        Voyant mes deux pucelles approcher , mon patron , connaissant leur caractère , nous entraîne en dehors de la Caverne pour éviter tout esclandre avec le Ministre .....ouf évité de justesse !
        Prenant mes deux gamines par la taille , laissant les horreurs derrière nous , nous redescendons par un cheminement repéré depuis longtemps , connu des seuls bergers . Marbout lui est resté avec mon patron . Bob qui n'est pas intervenu doit dire sa messe . Et nous .....comme des enfants , malgré la chaleur , nous sautons d'un rocher a l'autre avant d'arriver a une petite source qui chante avant de remplir un grand creux et disparaître sous terre comme elle est apparue .....Mais elle va suffire aux deux filles qui sont déjà toute nues dans la vasque , spectacle digne des Dieux , réjouissance de mon âme que je croyais pourtant blasée.....mais je reste a l'ombre car elles seraient capable de me violer.....je leur dit , elles rient !
        Et c'est seulement a la vue des premières maisons du village qu'elles acceptent de cacher leurs seins .
        Nous sommes rentré de nuit a Paris , la nuit d'amour qu'elles espéraient ,ce sera pour une autre fois .                      


  •     Ce matin , après une nuit de bruits et de fureur , la tempête s'est enfin calmé .....des filaments de nuages blancs s'étirent depuis le fond de l'horizon .
        En baillant et en m'étirant  , de concert avec mon chat , j'ouvre la porte du cabanon qui grince horriblement et fait fuir un lapereau monté sur le banc .
        Tout semble normal mais ce normal ne me le semble pas . Le ponton ne plonge pas autant dans le lac , l'amarre du kayak a bien tenu pourtant , mais il me semble trop haut . Le bruit du torrent au bout du lac s'est amplifié . pourtant cette nuit aucune pluie n'a accompagnée la tempête ....... mais j'ai comme une sourde inquiétude !
        Belzébuth , mon beau chat tigré dont le fauve de sa robe le fait ressembler a un tigre en miniature , semble inquiet lui aussi . Il miaule étrangement et lui si doux a voulu me mordre .
        Par rapport au ponton le niveau du lac continue a monter . J'ai comme une appréhension . Il faut voir .Il faut comprendre .
       
        Vite le sac a dos avec tout le matériel léger de secours et mon émetteur-récepteur , ma dernière merveille de communication avec le monde  . Belzébuth a compris et m'emboîte le pas pour remonter du lac vers le sentier d'en haut . Aller vers l'amont par les gorges est impossible . Tant d'imprudents s'y sont noyés . Et le sentier d'en haut domine les gorges en vues imprenables . Belzébuth bondit d'un rocher a l'autre faisant fuir des coques de bruyère , qui eux aussi n'ont pas un comportement normal .
        Pourtant la-haut , les quelques nuages sont devenus bien calmes ,le ciel est bleu , le soleil brille et réchauffe cette vielle terre . En arrivant devant la maison du garde ,le chat oublie d'aller saluer son vieux copain , un superbe labrador qui sait jouer comme un petit chat . Il continu a monter vers le sentier d'en haut qui n'est plus pourtant qu'a une vingtaine de mètres .
        Bernard le garde , que tout le monde appelle Ben , m'interpelle
    - bah alors Jean , c'est pas ton jour , t'as déjà bouffé toutes tes provisions ?
    - non Ben , mais le niveau du lac monte trop vite , il faut que j'aille voir ....
    - mais voir quoi ......ah oui ,tu as peur du vieux barrage..... je t'accompagnes !
    - Cerbère ,tu viens ....
        Le chien ne se fait pas prier et retrouve Belzébuth qui grimpe sur son dos . Spectacle étrange de ce chat accroché dans les longs poils du chien , se faisant transporter . En cet équipage , Ben et moi , du pas lent des vieux trappeurs , s'en vont vers le barrage . Les animaux suivent mais ne jouent plus . Eux aussi semblent inquiets .
        Pourtant aucun grondement ne les alerte en approchant du belvédère . Mais en arrivant sur cette endroit qui domine le barrage , Belzébuth saute sur l'épaule de son maître et Cerbère pousse des cris plaintifs en s'appuyant sur la cuisse de Ben .
        L'inquiétude des animaux gagne les hommes . Ben prend ses jumelles et je l'imite . Tous les deux observons le barrage et soudain Ben hurle....
    - regarde a la base du deuxième déversoir , une fissure ...... et ça coule suffisamment pour faire monter le niveau du lac.
    - je préviens la Police ...
       
         j'alerte par radio , les responsables locaux , tout en surveillant la base du barrage . Si le barrage craque ,la population en aval aura-t-elle le temps de fuir vers les hauteurs ?
        Ben ne craint rien , en principe pour sa famille . Son épouse qu'il a alertée empêche de justesse leur fils aîné de descendre pécher dans le lac . Quand a moi je sais que je  risque de tout perdre , a part mon sac et Belzébuth sur mon épaule .Tout de même cette baraque ,ce chalet comme disent les pécheurs admiratifs , je l'ai construit de mes mains et c'est toute mon histoire depuis mon arrivé au Canada . Et surtout le souvenir de ma belle indienne morte tragiquement en glissant sur une roche .
        Deux grands gaillards de la police-montée arrivent  . Nous nous regardons  sans un mot mais je lis l'angoisse dans leur regard .
        Je leur rappelle toutefois que le lac aura un effet ralentisseur en cas d'effondrement du barrage .
    - peut-être me dit le grand Bob en Français ,mais nous n'avons pas pu prévenir le campement indien ,leur radio doit-être en panne.......
        Il ne peut finir sa phrase dans un bruit énorme , le coté gauche du barrage explose littéralement sous la poussée des eaux qui devaient avoir minée la roche sur laquelle il s'appuyait .
        Par le souffle ou par la peur , nous nous projetons dos a  la roche roche derrière nous . J'ai l'impression que mon dos se brise . Cerbère se sauve en hurlant suivi par Belzébuth .
    Ben est a genoux au bord du belvédère après avoir ramper , n'osant se relever , par une sorte de peur irraisonnée .
        Nous sommes bientôt tous les quatre allongés au bord de l'abîme . L'autre partie du barrage tiens toujours mais ressemble a un escalier de géant . Le retenue se vide avec force après la violente vague qui a suivit l'explosion du béton . Plus d'arbre debout , des morceaux de béton partout . On entend le bruit de la vague initiale descendre les gorges vers le lac en fracassant tout sur son passage . . Vers mon lac .....
        Cerbère plaintif ,reviens se coucher a côté de son maître . Mais Belzébuth n'est pas redescendu avec lui . Il reviendra bien .......il revient toujours....ses absences n'excèdent jamais deux ou trois jours !
        Lentement nous nous relevons . La retenue est presque vide . Le calme est revenu et ce n'est que le débit normal de la rivière qui passe tranquillement , en une petite cascade , sur les ruines du barrage .
        N'ayant plus rien a faire en ces lieues , suivit de Ben et son chien , je reprend la chemin du lac .
    - tu coucheras chez moi me dit Ben .....
    - merci car il ne doit rien rester de ma cabane......
        Toujours pas de Belzébuth .
        Au dessus des gorges , des prédateurs volent en faisant des rond dans le ciel bleu ou rien ne laisse supposer ce que nous venons de vivre . Du  chemin ce que nous apercevons des pentes a été ravagé, par la force de la vague et par endroits , même les parties rocheuses sont comme désagrégées .
        Mais le chemin , bientôt , ne nous permet plus d'avoir une idée de dégâts proches du  lac . Les policiers sont déjà loin devant nous .
        En arrivant chez Ben , son épouse nous dit que le bruit habituel de la cascade d'arrivée de la rivière dans le lac ne lui a pas semblé aussi énorme que nous aurions pu le penser . Les gorges ont-elles freinées la vague ? C'est possible mais j'ai hâte de voir ce qu'est devenu ma cabane . Un cri plaintif de Cerbère attire mon attention , Belzébuth nous a rejoint mais du sang sur sa cuisse nous laisse supposer une mauvaise rencontre . Cela ne semble pas trop grave et ne l'empêche pas de sauter sur mon épaule .Il frotte sa tête contre mon oreille , en poussant de petits miaulements  ......de joie . Cerbère gambade et saute joyeusement et pour sa récompense reçoit tout le poids du chat sur son dos .
        Avec Ben et les animaux nous descendons vers le lac . Au dernier virage du chemin , nous l'apercevons ,une grande partie de sa surface est recouverte d'arbres entiers et de débris . Par miracle , si en amont le paysage est modifié , la rivière continue a s'écouler dans la vallée .
        Subitement Belzébuth fonce vers une petite plate forme dominant le lac , que je connais bien et qui est cachée a notre vue par un bouquet d'arbres , sur pieds mais couverts de divers débris arrachés aux parois des gorges .
        Les aboiements de Cerbère qui a suivit le chat , comme d'habitude , nous incite a voir de plus près ce qui les a attirés . Ben me précède au travers des arbres et des éboulis causé par l'eau en reprenant son niveau normal .
    Soudain je l'entend hurler ......
    - merde alors ,bon diou de bon diou .......( quand il jure ,il jure toujours en Charentais) cré vin diou, c'est pas dieu possible , ta cabane est arrivé là .......
         Aussi invraisemblable que cela puisse paraître ,le caisson qui la supporte a du flotter et la déposer là sur la montée subite du niveau du lac . Elle est de travers , nous arrivons tout de même a dégager le porte . A l'intérieur tout est bouleversé .
    - nous pourrons la remettre a plat dit ben , avec l'aide des voisins d'en haut .
        Je tourne dans ce capharnaüm , vite intrigué par Cerbère qui continue a aboyer sous le caisson . Puis j'aperçoit une main qui dépasse d'un amas de feuillage . Manquait plus que cela , un cadavre , sous ma cabane .
    - va falloir le dégager dit Ben et appelé la police !
    Mais il me semble voir bouger cette main , Ben aussi . je touche la main du "cadavre" .....qui se met a serrer mes doigts . Doucement nous dégageons le bras et arrivons la déchirure d'un habit qui laisse voir un sein superbe......
    - c'est une femme s'exclame Ben ......
    -mais d'où vient-elle ?

        Nous continuons a dégager un corps superbe , plein d'ecchymoses mais qui respire doucement . Ses yeux sont fermés elle donne l'impression de dormir . Son coeur que j'écoute , mon oreille entre ses deux seins , bat lentement mais très régulièrement .
        Ben va m'ouvrir la porte de la maison du vieux Père François qui vient de mourir . Nous la transportons doucement sur une civière improvisée et nous la déposons sur le lit du défunt qui l'occupait encore avant hier .
        La femme de Ben , Maryse , la débarrasse de ses vêtements déchirés et lui passe une de ses chemises de nuit . Elle dort toujours .
        Le docteur Schmitt nous rassure , elle n'est pas morte mais comme qui dirait , en hibernation . Ses longs cheveux noirs peignés par Maryse sont superbes , elle est belle , très belle . J'ai le coeur qui bat en la regardant .
        Le docteur nous apprend que dans la vallée , malgré le coup de frein des gorges et du lac , les dommages matériel sont très important , mais peu de morts ou de disparus , seulement des pêcheurs  le long de la rivière .
        il nous laissent quelques médicaments pour la belle et s'entretient avec Maryse au sujet de problèmes féminins . Elle est relativement jeune , elle est belle , une constitution robuste , elle va se réveiller bientôt . Et si elle ne peut s'exprimer , il faudra prévenir la police nous dit-il en partant
    dans un grand rire......c'est un humoriste notre toubib .
        A coté de son lit , Ben m'a prêté , un lit de camp en toile pas très confortable mais je peux m'y reposer en attendant le réveil de la belle .
        Aux premières lueurs de l'aube je sens comme un léger vent sur mon visage . Puis je chasse une mouche qui  tantôt sur mon front , tantôt dans mon oreille , vient m'agacer . A nouveau un souffle léger . Je veux chasser la mouche , alors a mon geste maladroit répond un rire en cascade . Un rire a la pureté d'un son cristallin..... j'ouvre les yeux sur la vision paradisiaque des seins de la belle penchée sur moi . L'entrebâillement de la chemise croquignolette prêtée par Maryse ne me cache rien du corps de la belle ainsi penchée.
        Elle rit encore puis me dit a ma grande stupéfaction .....
    - tu es Jean , l'ermite du lac , je suis indienne , mon nom signifie  "La déesse de la rivière aux saumons" . Encouragée par ton ami le vieux sorcier de la tribu je venais te voir pour ensoleiller tes vieux jours .
        Elle éclate de rire a nouveau......le Conseil des ancien de la tribu ont dit que je devais remplacer ta femme , ma soeur aîné .
    - mais ....
    - non , ne dis rien , nos traditions sont incompréhensibles mais je dois les respecter . Le dieu sage qui gouverne tout m'a sauvée de la colère des eaux . Il t'a guidé pour me sauver car il est écrit que je dois être ta femme .
    - mais .....
    - veux tu bien te taire , le Grand conseil a parlé . Nous allons reconstruire la cabane .....
        Lentement elle laisse glisser a ses pieds la chemise de nuit , elle est belle , divinement belle puisque c'est le dieu de sa tribu qui l'envoie . Belzebuth vient se frotter dans ses jambes en poussant des petits cris .
    - tu vois , lui m' a déjà adopté .
         Belle et ardente , je n'ai pas résisté longtemps .
        Et la tribu est arrivé , avec le vieux sorcier et le chef de la tribu , nous avons fumé le calumet . Ben joue bien son rôle mais dans son coin il est mort de rire devant ces simagrée . Curieusement Cerbère et Belzébuth , entourent Cholena , ma future femme .     
    Le grand sachem , qui commence a ne plus tenir bien debout , dirige ses jeunes hommes pour remettre la cabane
    ou elle était . Le sorcier commence de nouvelles incantations .....soudain comme une espèce de brume  monte du lac , nous enveloppe , nous pénètre  , des images fantasmagoriques apparaissent et disparaissent , le milieu du lac commence a bouillonner comme la soupe dans la marmite , une lueur en sort en se tordant et monte vers le ciel , qui devient presque violet  , des éclairs jaillissent de nuées fantôme .... une forme se précise , l'indienne morte , ma femme disparue , la soeur de Choléna , nous sommes tous a genoux et nous nous entendons qui semble descendre du ciel ....  " Choléna aime le comme je l'ai aimé , ne crains rien car tu es la véritable Déesse de la riviere aux saumons " puis la forme disparaît , le soleil brille a nouveau , le ciel est bleu , sans un nuage , le lac semble débarrassé de tout débris......
        Une clameur s'élève de la berge .....la baraque est en place .....miracle ou mystère .....un chant s'élève entonné par la tribu toute entière ......Choléna est dans mon bras , Belzébuth sur son épaule et Cerbère chante doucement avec les indiens .
    Ainsi dans ce coin éloigné du Canada , en l'espace de quarante huit heures nous avons connu l'horreur ,l'amitié et l'amour . C'est la vie de la planète ou l'amour devrait être plus fort que la mort .
    Vous croyez que c'est un rêve.....peut-être !


  •     Je n'ai jamais su pour quoi on l'appelle le pont du diable car contrairement a ses homonyme de la région , lui n'a pas été difficile a construire . Vieux pont que certains disent romain mais qui me semble plus archaïque avec son parapet de pierres sèches comme la Borie ou je me réfugie souvent .
        Des petits lézards semblent jouer a cache-cache dans les trous des pierres . une petite fleur a même réussi a pousser dans cet environnement surchauffé . Mais sous le pont le torrent gronde , les eaux tumultueuses , filles d'orages sur le causse , font monter une buée insolite .
        Cette chute qui coupe le torrent a été crée par la ferraille d'un char léger qui avait oser s'aventurer dans cette gorge a la poursuite des résistants ...... a ma poursuite .
    Du haut du Rocher de la chèvre je l'ai vu basculer dans le lit du torrent , complètement démantibuler et les allemands , qui sont descendu , n'ont trouvé aucun survivant . Avec mon F.M , me sachant hors de portée de leurs armes automatiques , je les ai copieusement arrosé mais je ne suis pas allé aux résultats . Le mouchard ailé allemand ,le Feiseler Storch , qui me recherche approchant , je me glisse sous les rabougris , les petits chênes verts , et monte vers la borie du vieux berger . Il est mort depuis longtemps mais il m'avait instruit de cette borie particulière avant de mourir . Une vipère fuit a mon approche , puis une autre . Attention ou poser la botte . Mais je n'en ai pas peur ,les allemands si , et cela m'arrange bien .
        La borie se confond avec les roches alentour et seul le regard perçant d'un aigle ou d'un berger peut la déceler dans ce désert de pierres et de chênes verts . Aucun chemin visible n'y aboutit et les allemands ne sont pas des Commanches sur le sentier de la guerre . Et même leurs chiens dont plusieurs ont été mordus par les vipères ,ne veulent plus risquer leur museau pour rechercher ma piste .
        Mes parents ont joué la comédie en faisant croire aux allemands qu'ils ne voulaient plus entendre parler d'un voyou (moi) qui s'est évadé des camps de jeunesse du bon Maréchal . En 1944 , un tel individu , est recherché par les gendarmes et par les allemands car beaucoup de jeunes de ces camps sont passé à la Résistance .
        Le storch, ce salopard de mouchard ailé , se rapproche encore , il se doute que je suis sous le couvert des rochers et des arbres . Par moment j'ai l'impression de sentir les gaz de son moteur tant il passe bas . Tant pis pour lui , je ne suis pas un animal affolé , j'ai un dard bien plus dangereux pour lui que celui des vipères . Il est a la vitesse limite de décrochage , superbe proie pour mon F.M qui crache une rafale mortelle . Moteur en feu , il n'ira pas loin .
    Une violente explosion m'apprend sa fin dans la combe voisine . Un nuage noire s'élève et célèbre ma victoire .
        Le lendemain des bergers m'apprennent que les allemands ont parlé d'une erreur de pilotage ,ne voulant pas admettre qu'un homme seul , car ils pensent que je suis seul , puisse descendre un avion !
       
        C'est vrai que je suis seul depuis que mes cinq copains ont été tués par les boches, opération bâclée par un ami inconscient , dont je me suis sorti grâce au curé de la paroisse . Le Père Ibastou , un sacré basque de curé , qui vit avec sa bonne , a mon avis un peu trop jeune pour faire une bonne de curé . Mais c'est leur problème . La chair est faible . Mais Aguxtina fait tellement de bons pâtés que je ne cherche pas a savoir . C'est vrai que souvent je fournis le lièvre ou le lapin . Parfois aussi des cailles que j'attrape au trébuchet .
         Voila l'entrée de la borie , pour ouvrir la vieille porte en bois , il faut savoir appuyer sur la bonne pierre . Toujours un des secrets du vieux berger . Le pâté d'Aguxtina va faire mon repas du soir et je vais me cuire quelques ceps .Le vieux berger avait déjà remarquer qu'un courant d'air entraînait la fumée du foyer , souterrainement de l'autre coté de la combe dans un amoncellement de roche . Mystère des circulations d'air et d'eau , dans ce dédale d'avens , de résurgences , de grottes inaccessibles sauf pour quelques initiés .
        Deux mains sentant bon la garrigue , se plaque sur mes yeux et je sens un mouvement ondulant d'un corps de femme dans mon dos . C'est Maritchu , la soeur du curé , une gamine impossible , qui viens de fêter ses seize ans . Une fois de plus elle veut faire l'amour . Elle se plaque contre moi , ouvre son corsage ou sa poitrine est nue , prend ma main pour me faire caresser ses seins .
        J'ai beau me dire , j'ai beau lui dire , qu'elle est trop jeune . Un jour elle arrivera a ses fins . Je n'en peux plus de repousser mon désir . Ce soir encore nous sommes sexe contre sexe . Je la repousse un peu et je vois que son corsage est complètement ouvert , en reculant sa jupe courte descend sur ses cuisses .......
       
        Quand je me réveille il fait nuit , elle a du redescendre dans la vallée . Son frère n'arrive plus a empêcher ses escapades . Elle a le sang  des ses ancêtres , contrebandiers , qui courraient dans les Pyrénées , passant le tabac ....... leurs descendants vont bientôt , passer en Espagne , les gens qui fuient l'envahisseur teuton.
        Je me sens soudain une fringale a dévorer tout cru un sanglier comme celui qui est en train de déterrer des tubercules en grognant . Par change il n'est pas rentré dans  la borie car ces salopards ont tendances a tout saccager . Toujours en grognant il repart vers la combe voisine .
        Je réalise ce qui vient de se passer et m'en veux d'avoir cédé a cette gamine qui est devenue femme par ma faute . Je comprend que je vais être a sa merci car si j'ai cédé une fois il est évident que je céderais encore .
        Le Père Ibastou , n'a rien dit , Aguxtina non plus .....et pourtant tous les deux ont compris , le sang des basques a parlé ! Elle s'est confessée et avec quelques paters et avé maria elle a été absout . C'est pas plus compliqué me dit-elle en m'entraînant , ce matin , a nouveau dans l'ombre de la borie , pas a l'intérieur , non là sur le sol .......la petite femelle veut tout connaître !   

        Tout a coup le petit berger arrive essoufflé , Maritchu , toujours nue , n'est pas gênée , devant son regard admiratif . Elie dit-il , un peu affolé, les allemands ont fait venir une troupe de montagne pour te retrouver  , ils sont déjà dans la Combe Noire ......
    - T'affole pas de la Combe Noire a ici , ils en ont pour plusieurs heures . Tu redescends dans la vallée en emmenant Maritchu , tu sais ou passer .

        Nous avons beaucoup de mal a faire comprendre a Maritchu que je leur échapperais , plus facilement , seul !

        Je réfléchi vite et de la Combe Noire leur chef va déduire que pour pourvoir ratisser cette partie du Causse il faut l'atteindre par le col des Vents . J'y suis bien avant eux .Ma musette de grenades est lourdes mais mon pied est léger dans ces espadrilles basques traditionnelles . Je peux bondir d'une roche a l'autre sans déraper . Je n'ai pas amené mon F.M , je ne vais tout de même pas combattre de front l'armé allemande , représenté par une troupe de montagne .   
        Je les vois monter vers le col et les explosions commencent , mes grenades dégoupillées , calées par des petites pierres , pratiquement invisibles , explosent et tuent . La débandade est proche , ils refluent vers le bas de la Combe . Hors de leur vue j'ai le temps d'en placer d'autres .....et là , pas sur la piste mais les bas cotés . Et comme je pensais ils prennent les bas cotés .... puis après quelques nouveaux morts , ils arrosent , piste et bas côtés au F.M faisant exploser mes dernières grenades .
        Je reprend le chemin d'une cache ou je sais en trouver d'autres . je n'ai pas envie de tuer ces hommes courageux mais il faut qu'ils craignent le causse et ses abords . La résistance commence a les affoler . Ma sécurité dépend ce cette peur .Revenant sur le col , personne , un coup d'oeil sur la piste qui est plus exactement une draille , le chemin des moutons , personne non plus .   
        En fait , il redescendent vers la vallée , et emprunte le vieux chemin de l'Espérou ayant peur de dévaler , pourtant plus rapidement , par le pont du diable . Ils ne vont pas vite , portants morts et blessés . Combien reste-t-il d'homme valides , une quinzaine peut-être .
        Alors j'assiste incrédule a la fin de cette troupe , j'entend le bruit d'un F.M qui par rafales courtes , couche les valident un par un . Bientôt sur le chemin plus rien ne bouge . Un silence de mort , quelques râles peut-être .Je suis trop loin ..... Mais QUI , qui a bien pu faire ce carnage ? Il doit être drôlement bon tireur . Il m'a semble voir un silhouette , je sais qu'un nouveau groupe de résistant se cache dans les vieilles mines sous le Causse .
        Un homme monte vers moi en prenant beaucoup de précautions mais je l'ai vite décelé . Il est surpris de se voir plaquer a terre.......c'est un gars de Valleraugue .
    -vin diou , Elie tu m'as fait peur ...... et il me raconte .
    - le groupe a voulu venir t'aider puis après les avoir vus redescendre , les intercepter . Mais nous n'en n'avons pas eu le temps , le gars au FM les a assaisonner .
    - alors si c'est pas vous c'est qui  ?
    - j'en sais rien , nous avons trouvé l'endroit ou étais le tireur avec un tas de douilles..... ce qui est sûr c'est qu'il est en espadrille comme toi .
    - un berger ?
    - non , ils n'ont que des vieux fusils de chasse .
    - toi tu connais la Borie , allons boire un coup ......
       
        Le gars parti , je m'allonge un peu .....et me redresse brutalement . Mon FM n'est plus a sa place . C'est lui a tiré , qui a pu le prendre le transporter au Rocher de la Chèvre pour tirer . Il faut de la force et un sacré sang-froid  Et puis le tir était d'une telle précision.....mais qui ?
        Qui connaissait l'existence de ce F.M ? Les bergers c'est sûr , quelques résistants du groupe voisin mais ni les uns ni les autres ne se promène en espadrilles .
        C'est tout de même pas Maritchu, je ne l'ai jamais vu tenir une arme , trop frêle , un FM ce n'est pas une carabine . Alors son frère , le curé basque , les espadrilles .... pourquoi pas , il connaît bien la Borie et sait ou je cache cette arme . Toute la journée , j'ai interrogé tout ceux que je crois capable d'un tel exploit . J'ai vite fait le tour et je suis énervé de ne rien savoir de ce tireur . En rentrant a la Borie ,le FM est revenu...... Ainsi dans cette serre , comme on appelle la montagne en Cevennes , un individu se permet de rentrer dans mon nid de pierre , de subtiliser une arme de guerre , s'en servir , la remettre en place.....tout cela a mon insu . Je ne lui en veux pas de cette action mais je veux savoir qui il est .

        Maritchu , sans un bruit , me surprend a mon réveil . Nous faisons l'amour.....
    - il parait qu'on a tiré avec ton F.M , tu as tellement fait de foin que même la Commandatur , qui est entrain de se replier sur la plaine , est au courant . Ils rejoignent une division blindée qui monte vers la Normandie..... il parait que les alliés ont débarqué !
    - vite Maritchu , au Rocher de la chèvre pour voir la plaine .
        Nous accédons au sommet par un chemin qu'elle me fait découvrir . Elle file comme une cabrette dans ces rochers , dont elle connaît  le moindre cheminement , ou nos espadrilles sont a l'aise . J'admire son aisance et sa force pour se hisser sur le belvédère naturel qui termine le Rocher de la chèvre .
        Et si c'était elle ? Et si c'était le fameux tireur ? Dans ma tête l'idée fait son chemin .....son sang froid en toute circonstance ...... sa lucidité ...... sa force ......sa connaissance parfaite du causse et des serres qui l'entourent ..... Non elle , si féminine , si capable d'amour , ne peux avoir tué de sang froid......et puis ou aurait-elle apprise a tirer , a manier cette arme de guerre ?
    Mais des souvenirs remontent subitement , un jour elle s'est amusé a nettoyer le F.M que je venais de démonter devant elle , de plus , a force de me voir faire , elle a su le remonter . Un autre jour , elle avait voulu savoir , par curiosité , comment on visait , et la courte rafale que je lui ai laissé tirer sur une gamelle entre deux rochers .... Non , c'est pas possible !
         Dans la plaine les chars se divisent en plusieurs colonnes pour éviter les chasseurs alliés qui les menacent malgré la flak , la fameuse DCA  allemande . Aucune ne passera a proximité , aux groupes F.T.P  voisins de faire leur boulot .
    - déçue gamine ,tu pourras pas faire un carton !
    - que veux-tu dire , je ne sais pas tirer ..... tu ferais  mieux de me faire l'amour .....
    - après m'avoir dit la vérité.....en lui caressant un sein .
        Et comme je la menace de ne plus la caresser si elle ne dit pas la vérité ......
    - et bien oui c'est moi . Au pays Basque ,ou je suis née , à huit ans je savais déjà tirer .Je suis descendante de contrebandiers . Je sais marcher dans la montagne . J'ai eu peur pour toi . Je ne voulais pas tuer mais les faire fuir  . Mais sachant ce qu'ils viennent de faire a un village des Corbières . Quand j'ai eu une première silhouette dans le viseur , j'ai tiré , tiré , tiré , la haine , sentiment que je ne connaissais pas avant , a fait le reste ......
    - et tu as tiré froidement , par courtes rafales , comme un vrai soldat .....comme un homme ......
    - pardon , pardon me dit-elle en pleurant sur mon épaule ....
       
        Le soir elle s'est confessé de tout a son frère , curé et frère , les deux ont pardonné avec quelques paters et avé maria pour le curé et un baiser sur son front pour le frère .
        Et dans le soleil couchant , il a regardé sa soeur , monter vers ma Borie , avec un petite larme dans l'oeil . Il a regardé s'éloigner une femme , un combattante . Et en rentrant dans son presbytère , il s'est dit que tant que la France produira des êtres de cette trempe , on peut espérer en l'avenir .

        Aujourd'hui , en 2010 , dans cette belle maison familiale du Pays Basque , assis face a la montagne , une couverture sur les jambes , je sens le parfum de Maritchu qui vient s'asseoir a coté de moi .
       
        Elle m'avait dit , nous vieillirons ensemble .

        La-haut , dans la montagne , un berger appelle notre petite fille , une belle plante de seize ans.....
       
        Tu te souviens Maritchu ......

     Ecrit par moi pour honorer une ami basque.



  •     Ce matin là , comme d'habitude , parti très tôt pour éviter les ralentissements de l'A1 a la Porte de La Chapelle ( l'accès nord de Paris pour ceux qui ceux qui n'ont jamais humé les gaz de voitures sous le Tunnel du Landy ) je gare ma GTS dans le parking St Lazare . Toujours au 3eme sous-sol ....pourquoi le troisième....aucune idée , une lubie comme une autre .
        Sept heure , je descend tranquillement la rue de Londres que la benne a ordure remonte , quand je remarque , du trottoir d'en face , une lueur qui se déplace dans nos locaux au troisième étage . Le jour se levant a peine cette lumière est bien visible...... le veilleur de nuit ? Non a cette heure-ci il est parti . Et puis j'ai pas encore pris mon café et je ne réfléchis bien qu'après mon café .
        J'atteint mon bar préféré dans une ancienne boulangerie-pâtisserie dont le patron avec beaucoup d'imagination l'a appelé " Le bistro du Boulanger ". Les patrons sont deux frères dont l'un est homosexuel et l'autre pas du tout . Mais le plus marrant des deux c'est Bertrand l'homo !
        Toujours le sourire aux lèvres , connaissant ses clients , des habitués et exagérant son style homo dès qu'un homophone point le bout de son nez .
    - salut Jean , t'as vu mon petit corsage fleuri ! .... et fait une grimace en me désignant du menton l'homophone de service , un DRH d'une boite de la rue .
    - mais tout est tout mignon mon Bébert je répond en rentrant dans le jeux .
        Je vous dis pas la gueule de l'homophone , bc/bg , sortis tout droit de chez Brummel , le magasin chic de la rive droite . Le Bertrand n'a rien d'un mignon et s'il ne faisait pas le clown , personne ne penserait qu'il est homo . Un mètre quatre-vingt , tout en muscle , ancien sportif de haut niveau , il vaut mieux être son ami que son ennemi . Disons qu'il impose le respect !
    Pendant qu'il prépare mon grand crème avec trois croissants , il me raconte qu'il a vu une lueur qui se déplaçait au niveau du troisième étage , en passant , ce matin avant d'ouvrir le bistro .
    - le gardien Bebert .....
    - non ton gardien a une énorme lampe qui éclaire jaune or  ce que j'ai vu était blanc laiteux comme le lait que j'ai mis dans ton crème .
    - que tu aurais du mettre ...... c'est le beau Monsieur qui te trouble pour oublier le nuage de lait habituel ......
    - idiot !
        
        Mais le beau monsieur fait de plus en plus la gueule , se brûle la "goule" , comme disait ma grand-mère , pour avaler son petit noir et fuir ce bar . Les copains , qui , comme moi ne sont pas homosexuels , sont hilares . Nous l'aimons bien  Bertrand  . Les deux frères s'entendent a merveille et l'ambiance dans ce bar , rendez-vous des cadres des compagnies d'assurance qui l'entourent , est pleine de bonne humeur .
        En arrivant a mon bureau , Aline ma secrétaire , m'apprend que les tiroirs des bureaux des femmes , ont été visités . Petite monnaie pour la machine a café , bonbons , chocolat et même me dit-elle en riant , des préservatifs , ont  disparus .
        Je lui raconte ce que j'ai entrevu ainsi que Bertrand et cela ne la rassure pas car parfois elle reste tard le soir pour terminer un rapport urgent .
    - Jean , je ne resterais plus le soir au bureau    s'il y a un fantôme qui circule dans l'immeuble .......
    - mais c'est sans doute pas un fantôme , seulement un pauvre type qui se glisse dans l'immeuble dans le dos du gardien .
    - je ne resterai que si tu reste avec moi ....
    - alors là on va faire jaser !
    - hé ....dit-elle avec un sourire
    - Aline tu n'as pas honte , ton mari est mon ami ......
        Elle passe une petite langue coquine sur ses lèvres et quand elle fait cela , elle allume dans les regards de mes collègues des lueurs de prédateurs . On peut-être assureur mais pas tellement assuré devant cette belle plante qui ballade son avantageuse poitrine dans un corsage qui a la faculté d'oublier les trois premiers boutons .Et le parfum d'Aline n'a rien a envier au N°5 de Chanel .
        Alors quand son corsage s'ouvre sous ton nez t'es a la limite de l'apoplexie avec en plus la vision d'un balconnet  et de deux beaux fruits émergeant d'une fine dentelle noire . Je me demande ce que je pourrais faire si , sur cette terre , il n'y avait pas de femme ! Bon d'accord , s'il n'y avait pas de femme , il n'y aurait pas d'homme non plus .
        M'enfin........

        Ces petits larcins ....pas graves , peut-être tout simplement le fait d'un membre du personnel ....indélicat !
        Oui mais voila cela a continué et plusieurs personnes ont vu , de la rue , cette clarté laiteuse se promener dans les étages , la nuit ! D'autres immeubles de bureaux ont été également visités et bientôt on entend raconter a voix basse qu'il y a un fantôme dans la rue de Londres .
    Et maintenant dés qu'un objet disparaît, c'est le Fantôme !
        Les DRH de la rue ont fait appel a des sociétés de surveillance spécialisées pour doubler la surveillance nocturne . Ces rambos aux allures patibulaires font beaucoup plus peur a quelques employées travaillant tard le soir et des femmes de ménages , les fameuses techniciennes de surface , refusent de travailler tant que le jour n'est pas levée .
         Mais les vols continuent , le Fantôme se fiche pas mal de la mobilisation générale . Bizarrement il ne s'est jamais attaqué aux quelques coffres forts contenant de l'argent et dont la vétusté ne les rend pas inviolables.
        Et maintenant même pour un dossier déclassé .....c'est le Fantôme .....je suis mort de rire .
        
        Ce soir pour terminer un rapport urgent Aline est resté avec moi . Elle n'a pas son corsage coquin habituel mais un pull léger qui la rend encore plus sexy . D'autant plus qu'elle s'appuie sur mon épaule pour me désigner un signe graphique qu'elle ne comprend pas et je sens un mamelon bien libre .
    - dis dont , t'as pas de soutif la dessous ......    
    - non mon bébé !
    - Aline je ne suis pas ton bébé , arrête d'essayer de me vamper .....
     Seul un grand éclat de rire me répond ... qui se fige tout de suite  , car , comme moi , elle a entendu un bruit a l'étage au dessus ......
    - raccompagne moi a ma voiture , je m'en vais , j'ai peur ......
    - mais Aline , je suis là , nos allons monter ensemble voir ce que c'est ......
        Rien a faire , elle s'accroche a moi , elle tremble et je suis bien obligé de la rassurer en la menant a sa petite "4L"
    stationnée dans la rue car elle a peur des parkings souterrains .

        Rentrant dans mon bureau , j'aperçoit au même étage par la fenêtre sur la courre intérieure une lumière blanche qui se déplace . Je fonce dans le couloir de communication et j'entend une galopade , comme une fuite . Si c'est le fantôme , il est vif , léger mais c'est pas un ectoplasme ......
    Mais il ne savait pas que la porte sur l'escalier annexe était bloqué . Il est coincé et je vais enfin connaître ce gugus .....passé le coude de la galerie , je le vois ! Non , je "la" vois , petite bonne femme qui a peur , petite fille sans défense qui met son bras devant ses yeux comme pour se protéger .
        Je la calme , lui explique que je ne lui veux pas de mal et lentement elle baisse son bras et je vois le visage de ce fameux fantôme .
        Elle est belle , avec de grands yeux noisettes , sans maquillage , ses cheveux blonds vénitiens dépassent de cette capuche blanche , brillante , comme le reste de cette tenue qui lui couvre entièrement le corps . Ses petits seins semblent vouloir percer le tissus léger a chaque respiration . A ses pieds un lampe émet encore cette lumière blanche , laiteuse , une lampe qui se recharge automatiquement en tournant une petite manivelle .
        Et soudain une idée folle me traverse l'esprit .....et si je ne disais rien , et si je la laissait repartir , continuer sa petite vie nocturne ......c'est dément cette réflexion !
        Oui ,  mais a condition qu'elle m'explique tout . Elle sourit , me prend par la main , et m'entraîne vers les combles de l'immeuble . Sa main glisse sur une moulure et la vieille porte d'un local condamné depuis des lustres s'ouvre sans bruit . A l'intérieur de ce local qui pour une raison que j'ignore ne figure même pas sur les plans des services divers , a l'intérieur de ce local ignoré de tous c'est la caverne d'Ali Baba , divan gonflable , lumière tamisée , murs recouvert de tissus-velours ...... table de camping .....et un tas de cordage !
        Elle me raconte ........ je la laisse vous raconter sa vie .

        Un matin , le directeur sous un mauvais prétexte , me signifie mon congé . Coup monté par lui et son DRH , ayant refusé les avances de ce deux machos . Ayant été expulsée du studio de mon ami , partis sans laisser d'adresse , je suis sans travail et sans logis . J'avais remarqué lors de mon stage, en étudiant les plans de l'immeuble pour établir le schéma d'évacuation en cas de feu , la présence de ce local ignoré de tous . Cette pièce avait été aménagée par l'ancien propriétaire des lieues , pendant l'occupation allemande pour cacher des juifs .
        Je retrouve le système d'ouverture et je vais occuper ce local en l'aménageant .....luxueusement ..... en me servant la nuit sur les chantiers d'aménagement des bureaux . C'est dans un magasin de jouets et de travestis que je découvre cette tenue qui reflète la lumière blanche de cette merveilleuse petite lampe .
        Tout en parlant , elle se débarrasse de la tenue du fantôme , et nue , sans aucune gène , revêt un déshabillé qui ne l'habille pas vraiment . De longues jambes , des cuisses superbes , s'échappe de la dentelle quand elle s'allonge sur le divan . Elle prend ma main et me fait asseoir a coté d'elle .
    Puis elle continue et je me rend vite compte qu'elle est une devenue une voleuse de génie . Qu'aucune serrure ne lui résiste et qu'elle se déplace la nuit par les toits . Alpiniste chevronnée , ses ballades nocturnes lui permettent de vivre confortablement . Le jour elle sort de sa cachette et jamais personne n'arrêtera cette belle plante si chic dans son tailleur Chanel...... volé bien sûr ......qui emprunte avec assurance l'escalier d'honneur!
        Au bar de l'Hôtel le plus chic de Paris , on s'efface devant la Comtesse de Morlass . Un nom qu'elle a trouvé dans une vieille revue en langue anglaise . Bizarrement une de mes tantes , lointaine ancêtre , était devenue Comtesse de Morlass , ayant épousé un banquier anglais .
    - tu sais je fais très attention de ne laisser aucune trace de mon passage et par la lumière mouvante de cette petite lampe je créé l'inquiétude ....ma meilleure défense ... tu es ma première erreur , il n'y en aura pas d'autre .....
    - je ne dirais rien de ta présence mais dis-moi au moins ton véritable nom .....
    - appelle moi Esméralda ..... dit-elle en riant . Puis elle m'attire a elle et dans mon dos je sens deux petits seins dont les pointes son déjà durcies par le désir .
        Chut , le reste c'est notre secret .
        
        Personne n'a jamais trouvé le fantôme de la rue de Londres pourquoi a-t-elle eu immédiatement confiance en moi ? Elle n'en sait rien elle-même ....c'est comme un coup de poker !    
        
        Une certaine Esméralda de Morlass vient de faire assuré les locaux de son Officine de Défense Contre le Vol ...... ha , ha , ha ...... Aline n'a pas compris mon hilarité a l'annonce de cette nouvelle cliente !

        Plus de fantôme dans la rue de Londres mais parfois le soir une petite main effleure la moulure ....c'est notre secret , cela restera notre secret .
        L'amour avec un fantôme , c'est tout de même pas banal .