•     Je n'ai jamais su pour quoi on l'appelle le pont du diable car contrairement a ses homonyme de la région , lui n'a pas été difficile a construire . Vieux pont que certains disent romain mais qui me semble plus archaïque avec son parapet de pierres sèches comme la Borie ou je me réfugie souvent .
        Des petits lézards semblent jouer a cache-cache dans les trous des pierres . une petite fleur a même réussi a pousser dans cet environnement surchauffé . Mais sous le pont le torrent gronde , les eaux tumultueuses , filles d'orages sur le causse , font monter une buée insolite .
        Cette chute qui coupe le torrent a été crée par la ferraille d'un char léger qui avait oser s'aventurer dans cette gorge a la poursuite des résistants ...... a ma poursuite .
    Du haut du Rocher de la chèvre je l'ai vu basculer dans le lit du torrent , complètement démantibuler et les allemands , qui sont descendu , n'ont trouvé aucun survivant . Avec mon F.M , me sachant hors de portée de leurs armes automatiques , je les ai copieusement arrosé mais je ne suis pas allé aux résultats . Le mouchard ailé allemand ,le Feiseler Storch , qui me recherche approchant , je me glisse sous les rabougris , les petits chênes verts , et monte vers la borie du vieux berger . Il est mort depuis longtemps mais il m'avait instruit de cette borie particulière avant de mourir . Une vipère fuit a mon approche , puis une autre . Attention ou poser la botte . Mais je n'en ai pas peur ,les allemands si , et cela m'arrange bien .
        La borie se confond avec les roches alentour et seul le regard perçant d'un aigle ou d'un berger peut la déceler dans ce désert de pierres et de chênes verts . Aucun chemin visible n'y aboutit et les allemands ne sont pas des Commanches sur le sentier de la guerre . Et même leurs chiens dont plusieurs ont été mordus par les vipères ,ne veulent plus risquer leur museau pour rechercher ma piste .
        Mes parents ont joué la comédie en faisant croire aux allemands qu'ils ne voulaient plus entendre parler d'un voyou (moi) qui s'est évadé des camps de jeunesse du bon Maréchal . En 1944 , un tel individu , est recherché par les gendarmes et par les allemands car beaucoup de jeunes de ces camps sont passé à la Résistance .
        Le storch, ce salopard de mouchard ailé , se rapproche encore , il se doute que je suis sous le couvert des rochers et des arbres . Par moment j'ai l'impression de sentir les gaz de son moteur tant il passe bas . Tant pis pour lui , je ne suis pas un animal affolé , j'ai un dard bien plus dangereux pour lui que celui des vipères . Il est a la vitesse limite de décrochage , superbe proie pour mon F.M qui crache une rafale mortelle . Moteur en feu , il n'ira pas loin .
    Une violente explosion m'apprend sa fin dans la combe voisine . Un nuage noire s'élève et célèbre ma victoire .
        Le lendemain des bergers m'apprennent que les allemands ont parlé d'une erreur de pilotage ,ne voulant pas admettre qu'un homme seul , car ils pensent que je suis seul , puisse descendre un avion !
       
        C'est vrai que je suis seul depuis que mes cinq copains ont été tués par les boches, opération bâclée par un ami inconscient , dont je me suis sorti grâce au curé de la paroisse . Le Père Ibastou , un sacré basque de curé , qui vit avec sa bonne , a mon avis un peu trop jeune pour faire une bonne de curé . Mais c'est leur problème . La chair est faible . Mais Aguxtina fait tellement de bons pâtés que je ne cherche pas a savoir . C'est vrai que souvent je fournis le lièvre ou le lapin . Parfois aussi des cailles que j'attrape au trébuchet .
         Voila l'entrée de la borie , pour ouvrir la vieille porte en bois , il faut savoir appuyer sur la bonne pierre . Toujours un des secrets du vieux berger . Le pâté d'Aguxtina va faire mon repas du soir et je vais me cuire quelques ceps .Le vieux berger avait déjà remarquer qu'un courant d'air entraînait la fumée du foyer , souterrainement de l'autre coté de la combe dans un amoncellement de roche . Mystère des circulations d'air et d'eau , dans ce dédale d'avens , de résurgences , de grottes inaccessibles sauf pour quelques initiés .
        Deux mains sentant bon la garrigue , se plaque sur mes yeux et je sens un mouvement ondulant d'un corps de femme dans mon dos . C'est Maritchu , la soeur du curé , une gamine impossible , qui viens de fêter ses seize ans . Une fois de plus elle veut faire l'amour . Elle se plaque contre moi , ouvre son corsage ou sa poitrine est nue , prend ma main pour me faire caresser ses seins .
        J'ai beau me dire , j'ai beau lui dire , qu'elle est trop jeune . Un jour elle arrivera a ses fins . Je n'en peux plus de repousser mon désir . Ce soir encore nous sommes sexe contre sexe . Je la repousse un peu et je vois que son corsage est complètement ouvert , en reculant sa jupe courte descend sur ses cuisses .......
       
        Quand je me réveille il fait nuit , elle a du redescendre dans la vallée . Son frère n'arrive plus a empêcher ses escapades . Elle a le sang  des ses ancêtres , contrebandiers , qui courraient dans les Pyrénées , passant le tabac ....... leurs descendants vont bientôt , passer en Espagne , les gens qui fuient l'envahisseur teuton.
        Je me sens soudain une fringale a dévorer tout cru un sanglier comme celui qui est en train de déterrer des tubercules en grognant . Par change il n'est pas rentré dans  la borie car ces salopards ont tendances a tout saccager . Toujours en grognant il repart vers la combe voisine .
        Je réalise ce qui vient de se passer et m'en veux d'avoir cédé a cette gamine qui est devenue femme par ma faute . Je comprend que je vais être a sa merci car si j'ai cédé une fois il est évident que je céderais encore .
        Le Père Ibastou , n'a rien dit , Aguxtina non plus .....et pourtant tous les deux ont compris , le sang des basques a parlé ! Elle s'est confessée et avec quelques paters et avé maria elle a été absout . C'est pas plus compliqué me dit-elle en m'entraînant , ce matin , a nouveau dans l'ombre de la borie , pas a l'intérieur , non là sur le sol .......la petite femelle veut tout connaître !   

        Tout a coup le petit berger arrive essoufflé , Maritchu , toujours nue , n'est pas gênée , devant son regard admiratif . Elie dit-il , un peu affolé, les allemands ont fait venir une troupe de montagne pour te retrouver  , ils sont déjà dans la Combe Noire ......
    - T'affole pas de la Combe Noire a ici , ils en ont pour plusieurs heures . Tu redescends dans la vallée en emmenant Maritchu , tu sais ou passer .

        Nous avons beaucoup de mal a faire comprendre a Maritchu que je leur échapperais , plus facilement , seul !

        Je réfléchi vite et de la Combe Noire leur chef va déduire que pour pourvoir ratisser cette partie du Causse il faut l'atteindre par le col des Vents . J'y suis bien avant eux .Ma musette de grenades est lourdes mais mon pied est léger dans ces espadrilles basques traditionnelles . Je peux bondir d'une roche a l'autre sans déraper . Je n'ai pas amené mon F.M , je ne vais tout de même pas combattre de front l'armé allemande , représenté par une troupe de montagne .   
        Je les vois monter vers le col et les explosions commencent , mes grenades dégoupillées , calées par des petites pierres , pratiquement invisibles , explosent et tuent . La débandade est proche , ils refluent vers le bas de la Combe . Hors de leur vue j'ai le temps d'en placer d'autres .....et là , pas sur la piste mais les bas cotés . Et comme je pensais ils prennent les bas cotés .... puis après quelques nouveaux morts , ils arrosent , piste et bas côtés au F.M faisant exploser mes dernières grenades .
        Je reprend le chemin d'une cache ou je sais en trouver d'autres . je n'ai pas envie de tuer ces hommes courageux mais il faut qu'ils craignent le causse et ses abords . La résistance commence a les affoler . Ma sécurité dépend ce cette peur .Revenant sur le col , personne , un coup d'oeil sur la piste qui est plus exactement une draille , le chemin des moutons , personne non plus .   
        En fait , il redescendent vers la vallée , et emprunte le vieux chemin de l'Espérou ayant peur de dévaler , pourtant plus rapidement , par le pont du diable . Ils ne vont pas vite , portants morts et blessés . Combien reste-t-il d'homme valides , une quinzaine peut-être .
        Alors j'assiste incrédule a la fin de cette troupe , j'entend le bruit d'un F.M qui par rafales courtes , couche les valident un par un . Bientôt sur le chemin plus rien ne bouge . Un silence de mort , quelques râles peut-être .Je suis trop loin ..... Mais QUI , qui a bien pu faire ce carnage ? Il doit être drôlement bon tireur . Il m'a semble voir un silhouette , je sais qu'un nouveau groupe de résistant se cache dans les vieilles mines sous le Causse .
        Un homme monte vers moi en prenant beaucoup de précautions mais je l'ai vite décelé . Il est surpris de se voir plaquer a terre.......c'est un gars de Valleraugue .
    -vin diou , Elie tu m'as fait peur ...... et il me raconte .
    - le groupe a voulu venir t'aider puis après les avoir vus redescendre , les intercepter . Mais nous n'en n'avons pas eu le temps , le gars au FM les a assaisonner .
    - alors si c'est pas vous c'est qui  ?
    - j'en sais rien , nous avons trouvé l'endroit ou étais le tireur avec un tas de douilles..... ce qui est sûr c'est qu'il est en espadrille comme toi .
    - un berger ?
    - non , ils n'ont que des vieux fusils de chasse .
    - toi tu connais la Borie , allons boire un coup ......
       
        Le gars parti , je m'allonge un peu .....et me redresse brutalement . Mon FM n'est plus a sa place . C'est lui a tiré , qui a pu le prendre le transporter au Rocher de la Chèvre pour tirer . Il faut de la force et un sacré sang-froid  Et puis le tir était d'une telle précision.....mais qui ?
        Qui connaissait l'existence de ce F.M ? Les bergers c'est sûr , quelques résistants du groupe voisin mais ni les uns ni les autres ne se promène en espadrilles .
        C'est tout de même pas Maritchu, je ne l'ai jamais vu tenir une arme , trop frêle , un FM ce n'est pas une carabine . Alors son frère , le curé basque , les espadrilles .... pourquoi pas , il connaît bien la Borie et sait ou je cache cette arme . Toute la journée , j'ai interrogé tout ceux que je crois capable d'un tel exploit . J'ai vite fait le tour et je suis énervé de ne rien savoir de ce tireur . En rentrant a la Borie ,le FM est revenu...... Ainsi dans cette serre , comme on appelle la montagne en Cevennes , un individu se permet de rentrer dans mon nid de pierre , de subtiliser une arme de guerre , s'en servir , la remettre en place.....tout cela a mon insu . Je ne lui en veux pas de cette action mais je veux savoir qui il est .

        Maritchu , sans un bruit , me surprend a mon réveil . Nous faisons l'amour.....
    - il parait qu'on a tiré avec ton F.M , tu as tellement fait de foin que même la Commandatur , qui est entrain de se replier sur la plaine , est au courant . Ils rejoignent une division blindée qui monte vers la Normandie..... il parait que les alliés ont débarqué !
    - vite Maritchu , au Rocher de la chèvre pour voir la plaine .
        Nous accédons au sommet par un chemin qu'elle me fait découvrir . Elle file comme une cabrette dans ces rochers , dont elle connaît  le moindre cheminement , ou nos espadrilles sont a l'aise . J'admire son aisance et sa force pour se hisser sur le belvédère naturel qui termine le Rocher de la chèvre .
        Et si c'était elle ? Et si c'était le fameux tireur ? Dans ma tête l'idée fait son chemin .....son sang froid en toute circonstance ...... sa lucidité ...... sa force ......sa connaissance parfaite du causse et des serres qui l'entourent ..... Non elle , si féminine , si capable d'amour , ne peux avoir tué de sang froid......et puis ou aurait-elle apprise a tirer , a manier cette arme de guerre ?
    Mais des souvenirs remontent subitement , un jour elle s'est amusé a nettoyer le F.M que je venais de démonter devant elle , de plus , a force de me voir faire , elle a su le remonter . Un autre jour , elle avait voulu savoir , par curiosité , comment on visait , et la courte rafale que je lui ai laissé tirer sur une gamelle entre deux rochers .... Non , c'est pas possible !
         Dans la plaine les chars se divisent en plusieurs colonnes pour éviter les chasseurs alliés qui les menacent malgré la flak , la fameuse DCA  allemande . Aucune ne passera a proximité , aux groupes F.T.P  voisins de faire leur boulot .
    - déçue gamine ,tu pourras pas faire un carton !
    - que veux-tu dire , je ne sais pas tirer ..... tu ferais  mieux de me faire l'amour .....
    - après m'avoir dit la vérité.....en lui caressant un sein .
        Et comme je la menace de ne plus la caresser si elle ne dit pas la vérité ......
    - et bien oui c'est moi . Au pays Basque ,ou je suis née , à huit ans je savais déjà tirer .Je suis descendante de contrebandiers . Je sais marcher dans la montagne . J'ai eu peur pour toi . Je ne voulais pas tuer mais les faire fuir  . Mais sachant ce qu'ils viennent de faire a un village des Corbières . Quand j'ai eu une première silhouette dans le viseur , j'ai tiré , tiré , tiré , la haine , sentiment que je ne connaissais pas avant , a fait le reste ......
    - et tu as tiré froidement , par courtes rafales , comme un vrai soldat .....comme un homme ......
    - pardon , pardon me dit-elle en pleurant sur mon épaule ....
       
        Le soir elle s'est confessé de tout a son frère , curé et frère , les deux ont pardonné avec quelques paters et avé maria pour le curé et un baiser sur son front pour le frère .
        Et dans le soleil couchant , il a regardé sa soeur , monter vers ma Borie , avec un petite larme dans l'oeil . Il a regardé s'éloigner une femme , un combattante . Et en rentrant dans son presbytère , il s'est dit que tant que la France produira des êtres de cette trempe , on peut espérer en l'avenir .

        Aujourd'hui , en 2010 , dans cette belle maison familiale du Pays Basque , assis face a la montagne , une couverture sur les jambes , je sens le parfum de Maritchu qui vient s'asseoir a coté de moi .
       
        Elle m'avait dit , nous vieillirons ensemble .

        La-haut , dans la montagne , un berger appelle notre petite fille , une belle plante de seize ans.....
       
        Tu te souviens Maritchu ......

     Ecrit par moi pour honorer une ami basque.



  •     Ce matin là , comme d'habitude , parti très tôt pour éviter les ralentissements de l'A1 a la Porte de La Chapelle ( l'accès nord de Paris pour ceux qui ceux qui n'ont jamais humé les gaz de voitures sous le Tunnel du Landy ) je gare ma GTS dans le parking St Lazare . Toujours au 3eme sous-sol ....pourquoi le troisième....aucune idée , une lubie comme une autre .
        Sept heure , je descend tranquillement la rue de Londres que la benne a ordure remonte , quand je remarque , du trottoir d'en face , une lueur qui se déplace dans nos locaux au troisième étage . Le jour se levant a peine cette lumière est bien visible...... le veilleur de nuit ? Non a cette heure-ci il est parti . Et puis j'ai pas encore pris mon café et je ne réfléchis bien qu'après mon café .
        J'atteint mon bar préféré dans une ancienne boulangerie-pâtisserie dont le patron avec beaucoup d'imagination l'a appelé " Le bistro du Boulanger ". Les patrons sont deux frères dont l'un est homosexuel et l'autre pas du tout . Mais le plus marrant des deux c'est Bertrand l'homo !
        Toujours le sourire aux lèvres , connaissant ses clients , des habitués et exagérant son style homo dès qu'un homophone point le bout de son nez .
    - salut Jean , t'as vu mon petit corsage fleuri ! .... et fait une grimace en me désignant du menton l'homophone de service , un DRH d'une boite de la rue .
    - mais tout est tout mignon mon Bébert je répond en rentrant dans le jeux .
        Je vous dis pas la gueule de l'homophone , bc/bg , sortis tout droit de chez Brummel , le magasin chic de la rive droite . Le Bertrand n'a rien d'un mignon et s'il ne faisait pas le clown , personne ne penserait qu'il est homo . Un mètre quatre-vingt , tout en muscle , ancien sportif de haut niveau , il vaut mieux être son ami que son ennemi . Disons qu'il impose le respect !
    Pendant qu'il prépare mon grand crème avec trois croissants , il me raconte qu'il a vu une lueur qui se déplaçait au niveau du troisième étage , en passant , ce matin avant d'ouvrir le bistro .
    - le gardien Bebert .....
    - non ton gardien a une énorme lampe qui éclaire jaune or  ce que j'ai vu était blanc laiteux comme le lait que j'ai mis dans ton crème .
    - que tu aurais du mettre ...... c'est le beau Monsieur qui te trouble pour oublier le nuage de lait habituel ......
    - idiot !
        
        Mais le beau monsieur fait de plus en plus la gueule , se brûle la "goule" , comme disait ma grand-mère , pour avaler son petit noir et fuir ce bar . Les copains , qui , comme moi ne sont pas homosexuels , sont hilares . Nous l'aimons bien  Bertrand  . Les deux frères s'entendent a merveille et l'ambiance dans ce bar , rendez-vous des cadres des compagnies d'assurance qui l'entourent , est pleine de bonne humeur .
        En arrivant a mon bureau , Aline ma secrétaire , m'apprend que les tiroirs des bureaux des femmes , ont été visités . Petite monnaie pour la machine a café , bonbons , chocolat et même me dit-elle en riant , des préservatifs , ont  disparus .
        Je lui raconte ce que j'ai entrevu ainsi que Bertrand et cela ne la rassure pas car parfois elle reste tard le soir pour terminer un rapport urgent .
    - Jean , je ne resterais plus le soir au bureau    s'il y a un fantôme qui circule dans l'immeuble .......
    - mais c'est sans doute pas un fantôme , seulement un pauvre type qui se glisse dans l'immeuble dans le dos du gardien .
    - je ne resterai que si tu reste avec moi ....
    - alors là on va faire jaser !
    - hé ....dit-elle avec un sourire
    - Aline tu n'as pas honte , ton mari est mon ami ......
        Elle passe une petite langue coquine sur ses lèvres et quand elle fait cela , elle allume dans les regards de mes collègues des lueurs de prédateurs . On peut-être assureur mais pas tellement assuré devant cette belle plante qui ballade son avantageuse poitrine dans un corsage qui a la faculté d'oublier les trois premiers boutons .Et le parfum d'Aline n'a rien a envier au N°5 de Chanel .
        Alors quand son corsage s'ouvre sous ton nez t'es a la limite de l'apoplexie avec en plus la vision d'un balconnet  et de deux beaux fruits émergeant d'une fine dentelle noire . Je me demande ce que je pourrais faire si , sur cette terre , il n'y avait pas de femme ! Bon d'accord , s'il n'y avait pas de femme , il n'y aurait pas d'homme non plus .
        M'enfin........

        Ces petits larcins ....pas graves , peut-être tout simplement le fait d'un membre du personnel ....indélicat !
        Oui mais voila cela a continué et plusieurs personnes ont vu , de la rue , cette clarté laiteuse se promener dans les étages , la nuit ! D'autres immeubles de bureaux ont été également visités et bientôt on entend raconter a voix basse qu'il y a un fantôme dans la rue de Londres .
    Et maintenant dés qu'un objet disparaît, c'est le Fantôme !
        Les DRH de la rue ont fait appel a des sociétés de surveillance spécialisées pour doubler la surveillance nocturne . Ces rambos aux allures patibulaires font beaucoup plus peur a quelques employées travaillant tard le soir et des femmes de ménages , les fameuses techniciennes de surface , refusent de travailler tant que le jour n'est pas levée .
         Mais les vols continuent , le Fantôme se fiche pas mal de la mobilisation générale . Bizarrement il ne s'est jamais attaqué aux quelques coffres forts contenant de l'argent et dont la vétusté ne les rend pas inviolables.
        Et maintenant même pour un dossier déclassé .....c'est le Fantôme .....je suis mort de rire .
        
        Ce soir pour terminer un rapport urgent Aline est resté avec moi . Elle n'a pas son corsage coquin habituel mais un pull léger qui la rend encore plus sexy . D'autant plus qu'elle s'appuie sur mon épaule pour me désigner un signe graphique qu'elle ne comprend pas et je sens un mamelon bien libre .
    - dis dont , t'as pas de soutif la dessous ......    
    - non mon bébé !
    - Aline je ne suis pas ton bébé , arrête d'essayer de me vamper .....
     Seul un grand éclat de rire me répond ... qui se fige tout de suite  , car , comme moi , elle a entendu un bruit a l'étage au dessus ......
    - raccompagne moi a ma voiture , je m'en vais , j'ai peur ......
    - mais Aline , je suis là , nos allons monter ensemble voir ce que c'est ......
        Rien a faire , elle s'accroche a moi , elle tremble et je suis bien obligé de la rassurer en la menant a sa petite "4L"
    stationnée dans la rue car elle a peur des parkings souterrains .

        Rentrant dans mon bureau , j'aperçoit au même étage par la fenêtre sur la courre intérieure une lumière blanche qui se déplace . Je fonce dans le couloir de communication et j'entend une galopade , comme une fuite . Si c'est le fantôme , il est vif , léger mais c'est pas un ectoplasme ......
    Mais il ne savait pas que la porte sur l'escalier annexe était bloqué . Il est coincé et je vais enfin connaître ce gugus .....passé le coude de la galerie , je le vois ! Non , je "la" vois , petite bonne femme qui a peur , petite fille sans défense qui met son bras devant ses yeux comme pour se protéger .
        Je la calme , lui explique que je ne lui veux pas de mal et lentement elle baisse son bras et je vois le visage de ce fameux fantôme .
        Elle est belle , avec de grands yeux noisettes , sans maquillage , ses cheveux blonds vénitiens dépassent de cette capuche blanche , brillante , comme le reste de cette tenue qui lui couvre entièrement le corps . Ses petits seins semblent vouloir percer le tissus léger a chaque respiration . A ses pieds un lampe émet encore cette lumière blanche , laiteuse , une lampe qui se recharge automatiquement en tournant une petite manivelle .
        Et soudain une idée folle me traverse l'esprit .....et si je ne disais rien , et si je la laissait repartir , continuer sa petite vie nocturne ......c'est dément cette réflexion !
        Oui ,  mais a condition qu'elle m'explique tout . Elle sourit , me prend par la main , et m'entraîne vers les combles de l'immeuble . Sa main glisse sur une moulure et la vieille porte d'un local condamné depuis des lustres s'ouvre sans bruit . A l'intérieur de ce local qui pour une raison que j'ignore ne figure même pas sur les plans des services divers , a l'intérieur de ce local ignoré de tous c'est la caverne d'Ali Baba , divan gonflable , lumière tamisée , murs recouvert de tissus-velours ...... table de camping .....et un tas de cordage !
        Elle me raconte ........ je la laisse vous raconter sa vie .

        Un matin , le directeur sous un mauvais prétexte , me signifie mon congé . Coup monté par lui et son DRH , ayant refusé les avances de ce deux machos . Ayant été expulsée du studio de mon ami , partis sans laisser d'adresse , je suis sans travail et sans logis . J'avais remarqué lors de mon stage, en étudiant les plans de l'immeuble pour établir le schéma d'évacuation en cas de feu , la présence de ce local ignoré de tous . Cette pièce avait été aménagée par l'ancien propriétaire des lieues , pendant l'occupation allemande pour cacher des juifs .
        Je retrouve le système d'ouverture et je vais occuper ce local en l'aménageant .....luxueusement ..... en me servant la nuit sur les chantiers d'aménagement des bureaux . C'est dans un magasin de jouets et de travestis que je découvre cette tenue qui reflète la lumière blanche de cette merveilleuse petite lampe .
        Tout en parlant , elle se débarrasse de la tenue du fantôme , et nue , sans aucune gène , revêt un déshabillé qui ne l'habille pas vraiment . De longues jambes , des cuisses superbes , s'échappe de la dentelle quand elle s'allonge sur le divan . Elle prend ma main et me fait asseoir a coté d'elle .
    Puis elle continue et je me rend vite compte qu'elle est une devenue une voleuse de génie . Qu'aucune serrure ne lui résiste et qu'elle se déplace la nuit par les toits . Alpiniste chevronnée , ses ballades nocturnes lui permettent de vivre confortablement . Le jour elle sort de sa cachette et jamais personne n'arrêtera cette belle plante si chic dans son tailleur Chanel...... volé bien sûr ......qui emprunte avec assurance l'escalier d'honneur!
        Au bar de l'Hôtel le plus chic de Paris , on s'efface devant la Comtesse de Morlass . Un nom qu'elle a trouvé dans une vieille revue en langue anglaise . Bizarrement une de mes tantes , lointaine ancêtre , était devenue Comtesse de Morlass , ayant épousé un banquier anglais .
    - tu sais je fais très attention de ne laisser aucune trace de mon passage et par la lumière mouvante de cette petite lampe je créé l'inquiétude ....ma meilleure défense ... tu es ma première erreur , il n'y en aura pas d'autre .....
    - je ne dirais rien de ta présence mais dis-moi au moins ton véritable nom .....
    - appelle moi Esméralda ..... dit-elle en riant . Puis elle m'attire a elle et dans mon dos je sens deux petits seins dont les pointes son déjà durcies par le désir .
        Chut , le reste c'est notre secret .
        
        Personne n'a jamais trouvé le fantôme de la rue de Londres pourquoi a-t-elle eu immédiatement confiance en moi ? Elle n'en sait rien elle-même ....c'est comme un coup de poker !    
        
        Une certaine Esméralda de Morlass vient de faire assuré les locaux de son Officine de Défense Contre le Vol ...... ha , ha , ha ...... Aline n'a pas compris mon hilarité a l'annonce de cette nouvelle cliente !

        Plus de fantôme dans la rue de Londres mais parfois le soir une petite main effleure la moulure ....c'est notre secret , cela restera notre secret .
        L'amour avec un fantôme , c'est tout de même pas banal .